2 tractŭs, ūs, m.,

¶ 1 action de tirer, de traîner : tractu gementem ferre rotam Virg. G. 3, 183, supporter le grincement des roues qu'on traîne [gémissant sous la traction] ||
étirage de la laine : Ov. M. 6, 21 ||
harenam et saxa ingentia fluctus trahunt...; Syrtes ab tractu nominatæ Sall. J. 78, 3, les flots traînent du sable et d'énormes rochers... ; le nom de Syrtes vient du mot traîner (σύρειν) ; in contrarium tractum maris incidere Liv. 28, 30, 9, tomber sur un mouvement d'entraînement contraire de la mer (dans un courant contraire) ||
action de se traîner, de se tirer : in spiram tractu se colligit anguis Virg. G. 2, 154, par une traction sur lui-même le serpent se ramasse en spirale ; Cydnus leni tractu e fontibus labens Curt. 3, 4, 8, le Cydnus glissant de sa source en un paisible écoulement, cf. Curt. 5, 3, 2 ; longo per multa volumina tractu æstuat unda Luc. 5, 565, l'onde bouillonne avec de longs replis en multiples tourbillons

¶ 2 [concret] :

a) traînée : longos flammarum ducere tractus Lucr. 2, 207, mener de longues traînées de flammes, cf. Virg. G. 1, 367 ;

b) tracé d'un mur : (urbis) tractus ductusque muri definitus ex omni parte arduis montibus Cic. Rep. 1, 11, le tracé et l'acheminement de l'enceinte limités de tous côtés par des monts escarpés ||
allongement, développement : contemplatus qui tractus castrorum esset Liv. 3, 28, 1, ayant observé l'étendue du camp ;

c) étendue déterminée, espace déterminé : oppidi Cæs. C. 3, 112, 8, quartier d'une ville ; eodem tractu Virg. G. 2, 182, dans le même coin de terre, cf. Hor. Ep. 1, 15, 22 ; Plin. 17, 127 ||
totus ille tractus celeberrimus Venafranus, Allifanus Cic. Planc. 22, tous ces coins si peuplés de Vénafre, d'Allifa ; corrupto cæli tractu Virg. En. 3, 138, la région du ciel étant contaminée, l'atmosphère du pays étant infectée

¶ 3 [fig.] idée d'une chose qui s'étire, qui se traîne ; acheminement lent, mouvement lent et progressif :

a) tractus orationis lenis et æquabilis Cic. de Or. 2, 54, le déroulement paisible et égal du style ; tractus orationis Quint. 5, 8, 2, le cours, le développement du discours ; fulmina perpetuo ævi labentia tractu Lucr. 1, 1004, les éclairs se mouvant dans l'éternel déroulement du temps ;

b) pares elocutionum tractus Quint. 4, 2, 118, membres de phrase de même longueur ;

c) espace de temps : Vell. 2, 9, 1 ; Val. Max. 8, 13, 2 ;

d) quanta hæsitatio tractusque verborum ! Cic. de Or. 2, 202, quelle hésitation et quelle lenteur dans le débit ! tractu belli Tac. Ann. 15, 10, en traînant en longueur l'ouverture des hostilités ; durante tractu et lentitudine mortis Tac. Ann. 15, 64, comme se prolongeait le lent acheminement de la mort ;

e) [gramm.] dérivation d'un mot par allongement [ex. beatitudo de beatitas] : Quint. 8, 3, 32.