1 spēs, spĕī, f., attente,
I [d'une chose favorable] espérance, espoir :
¶ 1 bona spes
Cic. Cat. 2, 25,
le bon espoir ; summæ spei adulescentes
Cæs. G. 7, 63, 9,
jeunes gens ayant les plus hautes espérances [visées] ; ad spem alicujus rei
Cic. Rep. 2, 5,
dans l'espoir de qqch., en prévision de ; præter spem
Cic. Verr. 2, 5, 91 ;
præter spem omnium
Cic. Phil. 5, 43,
contre l'espérance, contre toute espérance ; animo aut spe
Cic. Læl. 102,
en pensée ou en espérance ; quæ est spes ab irato ?
Cic. Fam. 6, 6, 9,
qu'espérer d'un homme en colère ? cf.
Liv. 21, 13, 4 ;
omnes Catilinæ spes
Cic. Cat. 3, 16,
tous les espoirs de Catilina
¶ 2 [constr.] : in aliqua re, in aliquo spem collocare
Cic. Verr. 2, pr. 9 ;
de Or. 1, 25,
fonder une espérance sur qqch., sur qqn ; tui spem das
Cic. Rep. 1, 15,
tu donnes espoir de toi ; in aliquo, in aliqua re spem habere
Cic. Fam. 3, 10, 1 ;
Inv. 1, 71,
avoir espoir en qqn, en qqch. ; de aliquo spem habere
Cic. Læl. 11,
concevoir des espérances au sujet de qqn ; in spe esse
Cic. Fam. 14, 3, 2 ;
in nulla spe esse
Cic. Att. 9, 19, 2,
avoir de l'espoir, n'avoir aucun espoir, cf.
Cic. Att. 6, 2, 6 ;
8, 11~D, 1 [mais in spe esse
Cæs. C. 2, 17, 4,
être espéré, et defectio in spe Hannibali erat
Liv. 25, 7, 10,
la défection était espérée d'Hannibal] ; in spem alicujus rei venire
Cæs. G. 7, 12, 5,
ou de aliqua re
Cæs. G. 7, 30, 4,
en venir à espérer, se prendre à espérer qqch. ; spes aliquem fefellit de aliqua re
Cæs. G. 2, 10, 4,
qqn est déçu dans ses espérances touchant qqch. ; ea spe dejectus
Cæs. G. 1, 8, 4 ;
ab hac spe repulsus
Cæs. G. 5, 42, 1 ;
hac spe lapsus
Cæs. G. 5, 55, 3,
déçu de cette espérance ||
spem habere ad ejus salutem exstinguendamCic. Mil. 5,
concevoir des espérances touchant sa perte, cf.
Cic. Att. 15, 20, 2 ;
Liv. 21, 25, 10 ;
43, 18, 10 ; 43, 19, 9
||
[avec prop. inf.] : in spem maximam adducti, hunc annum... foreCic. Mil. 78,
conduits à espérer fermement que cette année sera... ; magnam habere spem Ariovistum finem facturum
Cæs. G. 1, 33,
avoir le ferme espoir qu'Arioviste mettra un terme... ; magnam in spem veniebat fore uti
Cæs. G. 1, 42, 3,
il se prenait à espérer fortement [qu'il arriverait] que ; magna me spes tenet bene mihi evenire...
Cic. Tusc. 1, 97,
j'ai le grand espoir que c'est pour moi un bonheur..., cf.
Cic. Clu. 7 ;
in spem venio appropinquare tuum adventum
Cic. Fam. 9, 1, 1,
je me prends à espérer ta venue prochaine ; non tam a spe scalis capi urbem posse quam
Liv. 6, 9, 9,
moins dans l'espoir que la ville pourrait être prise par escalade que, cf.
Liv. 40, 31, 6
||
spem afferre, utCic. Læl. 68,
laisser espérer que, cf.
Pl. Bacch. 370 ;
Tac. Ann. 16, 26 ;
Gell. 7, 14, 4
¶ 3 [en part.] espoir d'héritage :
Hor. S. 2, 5, 47 ;
spes secunda
Tac. Ann. 1, 8,
espoir d'hériter en seconde ligne
¶ 4 espoir, objet de l'espoir : vestras spes uritis
Virg. En. 5, 672,
ce sont vos espérances [les vaisseaux] que vous brûlez ; spe potitur
Ov. M. 11, 527,
il est au comble de ses vœux, cf. M. 2, 719
||
capella gemellos, spem gregis, reliquitVirg. B. 1, 15,
la chèvre a abandonné deux jumeaux, l'espoir de mon troupeau ||
et spes reliqua nostra, CiceroCic. Fam. 14, 4, 6,
et toi, mon dernier espoir, mon cher Cicéron ||
t. de caresse : spes mea !Pl. Rud. 247,
mon doux espoir !
II attente, perspective : spes multo asperior
Sall. C. 20, 13,
une perspective [un avenir] encore bien plus pénible, cf.
Sall. J. 88, 1 ;
omnium spe celerius
Liv. 21, 6, 5,
plus vite qu'on ne s'y attendait, cf.
Liv. 2, 3, 1.
↣ arch. nom. acc. pl., speres,
Enn. Ann. 128 ;
429 ;
abl. speribus
Varro Men. 1 ;
350 ;
cf.
Fest. 333.
spem habere ad ejus salutem exstinguendam
[avec prop. inf.] : in spem maximam adducti, hunc annum... fore
spem afferre, ut
capella gemellos, spem gregis, reliquit
et spes reliqua nostra, Cicero
t. de caresse : spes mea !