mānō, āvī, ātum, āre.
I intr.,
¶ 1 couler, se répandre : fons sub ilice manat
Ov. M. 9, 664,
une source coule sous le chêne ; ex corpore toto ou toto corpore sudor manat
Lucr. 6, 944 ;
Virg. En. 3, 175,
la sueur coule de tout le corps ; alvei manantes per latera
Tac. Ann. 2, 23,
vaisseaux laissant pénétrer l'eau (faisant eau) par les flancs ; patribus plebique manare gaudio lacrimæ
Liv. 5, 7, 11, [inf. hist.] les sénateurs et le peuple versent des larmes de joie ||
simulacrum multo sudore manavitCic. Div. 1, 74,
une statue dégoutta d'une sueur abondante, cf.
Liv. 23, 31, 15 ; culter manans cruore
Liv. 1, 59, 1,
couteau dégouttant de sang ||
n. pl. manantia, suintements de plaie :Plin. 23, 18 ;
26, 139
¶ 2 se répandre, circuler : aër, qui per maria manat
Cic. Nat. 1, 40,
l'air qui circule sur les mers ; sonitus manant per auras
Lucr. 6, 927,
les sons se répandent à travers les souffles de l'air
¶ 3 [fig.]
a) se répandre : malum manavit per Italiam
Cic. Cat. 4, 6,
le mal se répandit dans l'Italie, cf.
Cic. Phil. 1, 15 ;
cum tristis a Mutina fama manaret
Cic. Phil. 14, 15,
comme de fâcheuses nouvelles circulaient venant de Modène ;
b) découler : peccata ex vitiis manant
Cic. Par. 22,
les fautes découlent des vices ; omnis honestas manat a partibus quattuor
Cic. Off. 1, 152,
tout l'honnête découle de quatre vertus [sources] ; ab Aristippo Cyrenaica philosophia manavit
Cic. de Or. 3, 62,
la philosophie cyrénaïque a eu pour fondateur Aristippe ;
c) s'échapper de : pleno de pectore
Hor. P. 337,
s'échapper de l'esprit trop plein, = être rejeté par.
II tr., faire couler, distiller : sudorem purpureum
Plin. 37, 170,
distiller une sueur pourprée [en parl. de pierre précieuse] ; lacrimas marmora manant
Ov. M. 6, 312,
le marbre pleure ||
[fig.] mella poeticaHor. Ep. 1, 19, 44,
distiller le miel de la poésie.
simulacrum multo sudore manavit
n. pl. manantia, suintements de plaie :
[fig.] mella poetica