contĭnĕō, tĭnŭī, tentum, ēre (cum et teneo), tr.,

¶ 1 maintenir uni, relié : capillum Varro L. 5, 130, maintenir des cheveux réunis ; neque materiam ipsam cohærere potuisse, si nulla vi contineretur Cic. Ac. 1, 24, [ils pensaient] que la matière elle-même n'aurait pu être cohérente, si elle n'était maintenue par quelque force, cf. Cæs. G. 1, 25, 6 ||
maintenir en état, conserver : hæc ipsa virtus amicitiam et gignit et continet Cic. Læl. 20, cette vertu même tout à la fois engendre et maintient l'amitié, cf. Leg. 2, 69 ; Off. 2, 84, etc.; pars oppidi mari disjuncta ponte rursus adjungitur et continetur Cic. Verr. 2, 4, 117, la partie de la ville séparée par la mer se relie en revanche et fait corps grâce à un pont ||
[fig.] omnes artes quasi cognatione quadam inter se continentur Cic. Arch. 2, tous les arts sont unis les uns aux autres par une sorte de parenté, cf. de Or. 3, 21 ; Leg. 1, 35 ; Rep. 3, 45, etc.

¶ 2 embrasser, enfermer : isdem mœnibus contineri Cic. Cat. 1, 19, être enfermé dans les mêmes murailles ; quam angustissime aliquem continere Cæs. C. 3, 45, 1, tenir qqn enfermé le plus étroitement possible ; reliquum spatium mons continet Cæs. G. 1, 38, 5, l'espace restant, un mont l'occupe ; vicus altissimis montibus continetur Cæs. G. 3, 1, 5, le bourg est enfermé (dominé) par de très hautes montagnes ||
maintenir dans un lieu : in castris Cæs. G. 4, 34, 4 ; 6, 36, 1 ; castris Cæs. G. 1, 48, 4 ; 2, 11, 2 ; 3, 17, 5, etc. ; intra castra Cæs. G. 5, 58, 1, maintenir au camp, à l'intérieur du camp ; sese vallo Cæs. G. 5, 44, 5, se maintenir derrière le retranchement ||
[fig.] : non mea gratia familiaritatibus continetur Cic. Mil. 21, il n'est pas vrai que mon crédit se limite au cercle de mes relations intimes ; Latina suis finibus continentur Cic. Arch. 23, les œuvres latines se renferment dans leurs frontières, cf. Cat. 4, 21 ; de Or. 1, 192 ; hæc, quæ vitam omnem continent, neglegentur ? Cic. Fin. 1, 12, ces questions-ci, qui par leur objet embrassent toute la vie, on les laissera de côté ? tales res, quales hic liber continet Cic. Or. 148, des sujets, comme ceux que traite ce livre (Cæl. 40 ; Sest. 14 ) ; libris contineri Cic. Top. 2, être renfermé dans des livres

¶ 3 maintenir, retenir [dans le devoir] : in officio Cæs. G. 3, 11, 2 ; 5, 3, 6 ; in fide Liv. 21, 52, 8

¶ 4 renfermer en soi, contenir : alvo Cic. Div. 1, 39, porter dans son sein ; amicitia res plurimas continet Cic. Læl. 22, l'amitié porte en elle un très grand nombre d'avantages, cf. Fin. 2, 18 ; Div. 1, 125, etc. ||
quæ res totum judicium contineat, intellegetis Cic. Amer. 34, vous comprendrez quelle est la question qui contient (d'où dépend) tout le procès ; intellecto eo, quod rem continet Cic. Tusc. 3, 58, ayant compris ce dont tout dépend (ce qui est l'essentiel), savoir que..., cf. Fin. 4, 14 ||
d'où le passif, contineri aliqua re, consister dans qqch. : non enim venis et nervis et ossibus di continentur Cic. Nat. 2, 59, car les dieux ne sont pas composés de veines, de nerfs et d'os ; eruditissimorum hominum artibus eloquentia continetur Cic. de Or. 1, 5, l'éloquence est constituée par l'ensemble des connaissances des hommes les plus instruits (Marc. 22 ; 28 ; Fin. 2, 48, etc.)

¶ 5 contenir, réprimer, réfréner [qqn ou les passions de qqn] : Cic. Cat. 2, 26 ; Verr. 2, 5, 167, etc.; Verr. 2, 1, 62 ; 4, 101 ; Tusc. 4, 22 ; Nat. 2, 34 ; non potest exercitum is continere qui se ipse non continet Cic. Pomp. 38, il ne peut contenir ses troupes le général qui ne sait se contenir lui-même ||
non contineri ne Liv. 40, 58, 1 ; non contineri quin Cæs. C. 2, 12, 4 ; quominus Curt. 7, 4, 19, ne pas être empêché de ||
contenir, réprimer [le rire, la douleur, etc.] : Cic. Phil. 2, 93 ; Sest. 88 ; [sa langue] Q. 1, 1, 38 ; hominem furentem continui Cic. Har. 1, j'ai arrêté (fait taire) ce dément ||
sese continere Cic. de Or. 2, 85, se contraindre ; contineo me, ne incognito adsentiar Cic. Ac. 2, 133, je suspends mon jugement pour ne pas acquiescer à ce que je ne connais point ||
tenir éloigné de [ab aliquo, ab aliqua re] : ab aliquo manus alicujus Cic. Cat. 1, 21, retenir qqn de porter les mains sur qqn ; milites a prœlio Cæs. G. 1, 15, 4, empêcher les soldats de combattre ; se ab assentiendo Cic. Ac. 2, 104, se garder de donner son assentiment.