concŭtĭō, cussī, cussum, ĕre, (cum et quatio), tr.,

¶ 1 agiter, secouer : caput Ov. M. 2, 50 ; quercum Virg. G. 1, 159, secouer la tête, un chêne ; arma manu Ov. M. 1, 143, agiter des armes de sa main ; terra ingenti motu concussa est Liv. 3, 10, 6, la terre fut agitée par une violente secousse ||
[fig.] : se concutere Hor. S. 1, 3, 35, se secouer en tous sens [comme un vase dont on explore l'intérieur] = s'examiner ; fecundum concute pectus Virg. En. 7, 338, scrute ton génie fécond [fais sortir ce qu'il renferme ||
[droit] concutere aliquem, extorquer de l'argent à qqn [cf. expression populaire « faire cracher qqn », « faire cracher de l'argent à qqn »] : Dig. 1, 18, 7 ; Ps. Paul. Sent. 5, 25, 12 ; Cod. Th. 9, 27, 6 ; v. concussio §{ 2}

¶ 2 [fig.] faire chanceler, ébranler : concusso jam et pæne fracto Hannibale Liv. 28, 44, 11, Hannibal étant déjà ébranlé et presque brisé ; concussa fide Tac. H. 5, 25, la fidélité étant ébranlée ; in hoc concussi orbis motu Tac. H. 1, 16, dans cette secousse qui a ébranlé le monde ||
disloquer, renverser, ruiner : rem publicam Cic. Phil. 2, 109, bouleverser le gouvernement ; opes Lacedæmoniorum Nep. Epam. 6, 4, abattre la puissance des Lacédémoniens

¶ 3 ébranler l'âme, troubler : terrorem metum concutientem definiunt Cic. Tusc. 4, 19, on définit la terreur, une crainte qui bouleverse ; quod factum populares conjurationis concusserat Sall. C. 24, 1, cet acte avait ébranlé les conjurés (leur avait porté un coup) ; [poét.] casa animum concussus amici Virg. En. 5, 869, navré en son cœur du sort de son ami (12, 468) ||
non concuti Sen. Tranq. 2, 3, ne pas se troubler (s'affecter), être impassible

¶ 4 exciter, soulever ; tu concute plebem Petr. 124, 1, 288, toi, soulève la plèbe ; se concussere ambæ Juv. 10, 328, toutes deux se mirent en branle [pour la vengeance]

¶ 5 entrechoquer : manus concutiuntur Sen. Nat. 2, 28, 1, les mains s'entrechoquent.