cessō, āvī, ātum, āre (fréquent. de cedo), intr.,

¶ 1 tarder, se montrer lent, lambiner, ne pas avancer, ne pas agir : quid cessas ? Pl. Epid. 684, que tardes-tu ? si tabellarii non cessarint Cic. Prov. 15, si les courriers ne traînent pas en route (s'ils font diligence) ; quod si cessas aut strenuus anteis, nec tardum opperior nec præcedentibus insto Hor. Ep. 1, 2, 70, que tu tardes ou au contraire que tu partes alerte de l'avant, je n'attends pas plus le lambin que je ne cours aux trousses de ceux qui me précèdent ||
[avec inf.] tarder à faire qqch. : cesso huc intro rumpere ? Ter. Eun. 996, je tarde à entrer ? = il est temps que j'entre (Pl. Epid. 342, etc.) : quid mori cessas ? Hor. O. 3, 27, 58, que tardes-tu à mourir ? ||
[droit] ne pas comparaître au jour dit en justice, faire défaut : nullo delectu culpane quis an aliqua necessitate cessasset Suet. Claud. 15, sans distinguer si la personne avait fait défaut par sa faute ou par nécessité, cf. Ulp. Dig. 47, 10, 17, 20 ||
[fig.] tarder à venir, ne pas être présent : non deterendum id bonum, si quod ingenitum est, existimo, sed augendum addendumque quod cessat Quint. 2, 8, 10, s'il ne faut pas détruire, à mon avis, les bonnes qualités naturelles du futur orateur, par contre, il faut développer et stimuler celles qui sont lentes à venir ||
ne pas arriver, manquer : quod cessat ex reditu, frugalitate suppletur Plin. Min. Ep. 2, 4, 3, ce qui manque à mes revenus, ma frugalité le supplée

¶ 2 suspendre son activité, s'interrompre, se reposer : et properare loco et cessare Hor. Ep. 1, 7, 57, travailler activement et se reposer à propos ; strenuum hominem et numquam cessantem ! Curt. 7, 2, 26, quel homme actif et jamais au repos ! cur in lustris tam eximia virtus tam diu cessavit ? Cic. Sen. 13, pourquoi ce mérite si éclatant s'est-il reposé si longtemps dans les bouges ? epistulæ tuæ cessant Plin. Min. Ep. 3, 17, 1, ta correspondance se ralentit ||
[avec in abl.] : neque umquam in suo studio atque opere cessavit Cic. CM 13, jamais il ne s'interrompit dans ses études et son travail ; in officio cessare Liv. 45, 23, 10, se relâcher dans l'accomplissement de ses devoirs ; in quo quisque cessasset, prodi ab se salutem omnium rebatur Liv. 30, 9, 9, chacun croyait que se ralentir dans sa tâche (s'attarder, perdre son temps), c'était trahir la cause commune ||
[avec abl.] : muliebri audacia cessare Liv. 1, 46, 6, ne pas avoir en soi l'audace ordinaire aux femmes ; se nullo usquam cessaturum officio Liv. 42, 6, 8, il ne se déroberait en aucune circonstance devant un service à rendre ; prima dies cessavit Marte cruento Luc. 4, 24, le premier jour se passa sans l'ensanglantement du combat ||
[avec ab] s'arrêter de : ab apparatu operum nihil cessatum Liv. 21, 8, 1, on ne discontinua en rien les travaux (4, 27, 5 ; 10, 39, 6 ; 21, 11, 5, etc. ) ; nec ullum erat tempus, quod a novæ semper cladis alicujus spectaculo cessaret Liv. 5, 42, 6, il n'y avait pas un instant qui cessât d'offrir le spectacle de quelque désastre toujours nouveau ||
[avec in acc.] : cessas in vota precesque ? Virg. En. 6, 51, tu tardes à offrir tes vœux et tes prières ? ||
[avec inf.] : Cyrum urgere non cesso Cic. Q. 2, 2, 1, je ne cesse pas de presser Cyrus (Att. 11, 11, 2 ; Pis. 59 ; Q. 3, 5, 1) ||
[fig.] se relâcher, se négliger : qui multum cessat Hor. P. 357, l'écrivain qui a beaucoup de négligences ; (imago oratoris perfecti) et nulla parte cessantis Quint. 1, 10, 4 (l'image de l'orateur parfait) et qui ne bronche sur aucun point

¶ 3 être oisif, ne rien faire : nisi forte cessare nunc videor, cum bella non gero Cic. CM 18, à moins que je ne paraisse être oisif maintenant que je ne fais pas la guerre ; pueri, etiam cum cessant, exercitatione aliqua ludicra delectantur Cic. Nat. 1, 102, les enfants, même dans l'oisiveté, s'exercent (s'occupent) volontiers à quelque jeu ; in militibus vestris non cessat ira deæ Liv. 29, 18, 10, sur vos soldats la colère de la déesse n'est pas inactive (elle se manifeste) ||
[poét.] consacrer ses loisirs à qqch., s'adonner à, cessare alicui rei = vacare alicui rei : Prop. 1, 6, 21 ||
être au repos : cur hic cessat cantharus ? Pl. St. 705, pourquoi cette coupe est-elle au repos ? cur Berecynthiæ cessant flamina tibiæ ? Hor. O. 3, 19, 19, pourquoi cesser de souffler dans la flûte Phrygienne ? cessat terra Ov. Tr. 3, 10, 70, la terre est au repos, reste en jachère (Virg. G. 1, 71 ; Plin. 18, 191 ; Col. Rust. 2, 2, 7)

¶ 4 [poét., emploi trans. au passif] : cessatis in arvis Ov. F. 4, 617, dans les champs laissés au repos (M. 10, 669 ; Val. Max. 5, 10, 3 ).