cănō, cĕcĭnī, cantum, canĕre. I intr.,

¶ 1 [en parl. d'hommes] chanter : canere ad tibicinem Cic. Tusc. 1, 3, chanter avec accompagnement de la flûte ; absurde Cic. Tusc. 2, 12, chanter faux ||
[diction chantante des orateurs asiatiques] Or. 27

¶ 2 [animaux] : [chant de la corneille, du corbeau] Cic. Div. 1, 12 ; [du coq] Cic. Div. 1, 74 ; [des grenouilles] Plin. 8, 227

¶ 3 [instruments] résonner, retentir : modulate canentes tibiæ Cic. Nat. 2, 22, flûtes rendant un son mélodieux ; cum symphonia caneret Cic. Verr. 2, 3, 105, alors que résonnaient les concerts ; tubæ cornuaque ab Romanis cecinerunt Liv. 30, 33, 12, les trompettes et les clairons sonnèrent dans le camp romain ; ut attendant, semel bisne signum canat in castris Liv. 27, 47, 3, qu'ils observent si le signal de la trompette retentit une fois ou deux fois dans le camp, cf. 1, 1, 7 ; 24, 15, 1 ; 28, 27, 15 ; [fig.] neque ea signa audiamus, quæ receptui canunt Cic. Rep. 1, 3, et n'écoutons pas le signal de la retraite

¶ 4 jouer de (avec abl.) : fidibus Cic. Tusc. 1, 4, jouer de la lyre ; ab ejus litui, quo canitur, similitudine nomen invenit (bacillum) Cic. Div. 1, 30, (le bâton augural) a tiré son nom, lituus, de sa ressemblance avec le lituus dont on joue, le clairon ; cithara Tac. Ann. 14, 14, jouer de la cithare. II tr.,

¶ 1 chanter : carmen Cic. de Or. 2, 352, chanter une poésie ; versibus Enn. Ann. 214, chanter des vers ; nec tam flebiliter illa canerentur... Cic. Tusc. 1, 85, et l'on n'entendrait pas les chants si plaintifs que voici... ||
chanter, commémorer, célébrer : ad tibiam clarorum virorum laudes Cic. Tusc. 4, 3, chanter au son de la flûte la gloire des hommes illustres ; quæ (præcepta) vereor ne vana surdis auribus cecinerim Liv. 40, 8, 10, (mes préceptes) que j'ai bien peur d'avoir donnés vainement, comme si je les avais chantés à des sourds ||
chanter = écrire en vers, exposer en vers : ut veteres Graium cecinere poetæ Lucr. 5, 405, comme l'ont chanté les vieux poètes grecs ; Ascræum cano Romana per oppida carmen Virg. G. 2, 176, chantant à la manière du poète d'Ascra, je fais retentir mes vers à travers les bourgades romaines ; arma virumque cano Virg. En. 1, 1, je chante les combats et le héros... ; motibus astrorum quæ sit causa canamus Lucr. 5, 509, chantons la cause des mouvements des astres ; canebat uti magnum per inane coacta semina... fuissent Virg. B. 6, 31, il chantait comment dans le vide immense s'étaient trouvés rassemblés les principes (de la terre, de l'air, etc.)

¶ 2 prédire, prophétiser : ut hæc, quæ nunc fiunt, canere di immortales viderentur Cic. Cat. 3, 18, en sorte que les événements actuels semblaient prophétisés par les dieux immortels, cf. Sest. 47 ; Div. 2, 98 ; Virg. En. 3, 444 ; 8, 499 ; Hor. O. 1, 15, 4 ; S. 1, 9, 30 ; Tib. 2, 5, 16 ||
[avec prop. inf.] : fore te incolumem canebat Virg. En. 6, 345, il prédisait que tu serais sain et sauf, cf. 7, 79 ; 8, 340 ; Liv. 1, 7, 10 ; 26, 5, 14, etc.; nec ei cornix canere potuit recte eum facere, quod populi Romani libertatem defendere pararet Cic. Div. 2, 78, une corneille ne pouvait lui annoncer qu'il faisait bien de se préparer à défendre la liberté du peuple romain ; hoc Latio restare canunt Virg. En. 7, 271, les devins annoncent que cette destinée est réservée au Latium

¶ 3 jouer d'un instrument, faire résonner (retentir) : omnia intus canere Cic. Verr. 2, 1, 53, jouer tout à la sourdine [en parl. d'un joueur de luth qui se contente de toucher les cordes de la main gauche, c.-à-d. en dedans, de son côté ; tandis que les faire vibrer de la main droite avec le plectrum, c'est foris canere : Ps. Ascon. Verr. 2, p.~173 Baiter] ; classicum apud eum cani jubet Cæs. C. 3, 82, 1, il donne l'ordre que les sonneries de la trompette soient faites près de lui [marque du commandt] ; tubicines simul omnes signa canere jubet Sall. J. 99, 1, il donne l'ordre que les trompettes exécutent tous ensemble leurs sonneries [signa canere jubet Sall. C. 59, 1, signa peut être ou sujet ou compl. direct] ||
bellicum me cecinisse dicunt Cic. Phil. 7, 3, ils disent que j'ai donné le signal de la guerre (Mur. 30) ; ubi primum bellicum cani audisset Liv. 35, 18, 6, aussitôt qu'il aurait entendu retentir le signal de la guerre [mais (Thucydides) de bellicis rebus canit etiam quodam modo bellicum Cic. Or. 39, (Thucydide) dans les récits de guerre semble même faire entendre des sonneries guerrières, bellicum, acc. n. de qualif.] ||
tuba commissos canit ludos Virg. En. 5, 113, la trompette annonce l'ouverture des jeux ; ut (bucina) cecinit jussos inflata receptus Ov. M. 1, 340, quand (la trompe) dans laquelle il a soufflé a sonné l'ordre de la retraite. ↣ parf. arch. canui Serv. Georg. 2, 384 ; canerit = cecinerit Fest. 270, 32 ||
impér. cante p. canite Saliar. d. Varro L. 6, 75 ||
forme caniturus décad. : Vulg. Apoc. 8, 13.