călumnĭa, æ, f. (du vieux verbe calvor), tromperie,

¶ 1 accusation fausse, calomnieuse [devant les tribunaux], chicane en justice : causam calumniæ reperire Cic. Verr. 2, 2, 21, trouver prétexte (matière) à chicane ; mirantur omnes improbitatem calumniæ Cic. Verr. 2, 2, 37, tout le monde apprend avec étonnement cette chicane malhonnête (cette action intentée malhonnêtement, par mauvaise chicane); calumniam jurare Cæl. d. Cic. Fam. 8, 8, 3, jurer qu'on n'accuse pas de mauvaise foi, cf. Liv. 33, 47, 5 ||
condamnation et punition pour accusation fausse : calumniam non effugiet Cic. Clu. 163, il n'évitera pas le châtiment de son injuste accusation [poursuite] ; calumniam ferre Cæl. d. Cic. Fam. 8, 8, 1, encourir la condamnation pour accusation fausse ; accusare propter calumniæ metum non est ausus Cic. Domo 49, il n'a pas osé intenter l'accusation par crainte d'une condamnation pour chicane

¶ 2 [en gén.] accusation injuste, chicane : in hac calumnia timoris Cæcin. d. Cic. Fam. 6, 7, 4, dans ces accusations qu'on se forge contre soi-même par crainte ; de deorum immortalium templis spoliatis in capta urbe calumniam ad pontifices afferre Liv. 39, 4, 11, porter devant les pontifes de vaines chicanes sur le pillage des temples effectué dans une ville prise d'assaut ; nimiā contra se calumniā Quint. 10, 1, 115, par excès de sévérité envers soi-même (en se chicanant trop)

¶ 3 emploi abusif de la loi, chicane du droit, supercherie, manœuvres, cabale : exsistunt sæpe injuriæ calumnia quadam et nimis callida, sed malitiosa juris interpretatione Cic. Off. 1, 33, il se produit souvent des injustices par une sorte d'emploi abusif de la loi, par une interprétation trop subtile et même frauduleuse du droit ; calumnia litium Cic. Mil. 74, procès intentés par pure chicane ; senatus religionis calumniam comprobat Cic. Fam. 1, 1, 1, le sénat approuve le prétexte imaginaire d'un obstacle religieux ; Metellus calumnia dicendi tempus exemit Cic. Att. 4, 3, 3, Métellus, usant par manœuvre du droit de parole, empêcha de rien faire [épuisa la séance]; res ab adversariis nostris extracta est variis calumniis Cic. Fam. 1, 4, 1, nos adversaires firent traîner la discussion par des manœuvres diverses ; Academicorum calumniam effugere Cic. Nat. 2, 20, échapper aux subtilités (aux chicanes) des Académiciens (Ac. 2, 14 ) ; ne qua calumnia, ne qua fraus, ne quis dolus adhibeatur Cic. Domo 36, à condition de n'employer aucune manœuvre, aucune supercherie, aucun subterfuge ; calumniam coercere Cic. Ac. 2, 65, réprimer la chicane. ↣ orth. kal- Gloss. 5, 29, 33 ; 5, 79, 19.