1 aspĕr, ĕra, ĕrum.
I rugueux, âpre, raboteux :
¶ 1 [opposé à lēvis, poli, lisse]:
Cic. Tusc. 5, 83 ;
Fin. 2, 36 ; [en parlant de plantes]
Cic. Div. 1, 75 ; [de rochers]
Cic. Agr. 2, 67 ; [de collines]
Cæs. C. 3, 43, 1 ; [de terrains]
Cic. Planc. 22, etc. ||
cymbia aspera signisVirg. En. 5, 267,
coupes que les ciselures couvrent de rugosités (chargées de reliefs) ; nummus asper
Suet. Nero 44,
pièce neuve (qui a encore son relief) ; in aspero accipere
Sen. Ep. 19, 10,
recevoir (être payé) en monnaie neuve
¶ 2 maria aspera
Virg. En. 6, 351,
mer âpre, hérissée, orageuse ; hieme aspera
Sall. J. 37, 3,
pendant les rigueurs de l'hiver : asperrimo hiemis
Tac. Ann. 3, 5,
au plus âpre (au plus fort) de l'hiver ; Germania aspera cælo
Tac. G. 2,
la Germanie dure de climat ||
vinum asperumCato Agr. 109,
vin âpre, cf.
Sen. Ep. 36, 3 ;
Plin. 17, 250
||
[en parl. de la voix] rauque :Cic. de Or. 3, 216, etc. ||
[du style] âpre, rude [où l'arrangement des mots présente des sons heurtés, des hiatus] :Cic. Or. 20 ;
150 ; de Or. 3, 171 ;
Att. 2, 6, 2
¶ 3 plur. n., horum (collium) asperrima pascunt
Virg. En. 11, 319,
ils font paître sur les parties les plus âpres de ces collines ; in inviis et asperis saxorum
Curt. 7, 11, 18,
sur un sol que les rochers rendaient impraticable et raboteux ; per aspera
Curt. 7, 11, 16,
à travers (sur) un terrain raboteux ; asperis maris obviam ire
Tac. Ann. 4, 6,
remédier aux difficultés de la navigation.
II [fig.]
¶ 1 âpre, dur, pénible : res asperæ
Sall. J. 7, 6,
les choses (les entreprises) difficiles ; periculosis atque asperis temporibus
Cic. Balbo 22,
dans des circonstances dangereuses et difficiles ; doctrina asperior
Cic. Mur. 60,
doctrine philosophique un peu trop sévère ; sententia asperior
Liv. 3, 40, 7,
avis plus rigoureux ; bellum asperrumum
Sall. J. 48, 1,
guerre menée avec acharnement ; aspera mea natura
Cic. Vat. 8,
mon caractère est dur ; nihil esse asperum nisi dolorem
Cic. Fin. 1, 71, [ils disent] qu'il n'y a de pénible que la douleur ; multo asperioribus verbis quam cum gravissime accusabat
Cic. Att. 11, 13, 2, [il se justifie] en employant des termes beaucoup plus durs (amers) que quand il faisait les plus graves accusations ; verbum asperius
Cic. Q. 1, 2, 7,
parole un peu blessante ; in rebus asperis
Cic. Off. 1, 80,
dans le malheur, dans l'épreuve, cf. de Or. 2, 34, 6 ;
Fin. 5, 78 ;
Liv. 22, 27, 3, etc.
¶ 2 [en parl. des pers.] âpre, dur, sévère, farouche : Panæti præceptis asperior non est factus
Cic. Mur. 66,
les leçons de Panétius ne l'ont pas rendu plus dur [moins indulgent, moins humain] ; in patrem ejus fuisti asperior
Cic. Q. 1, 2, 6,
tu t'es montré un peu dur envers son père ; asperrimi ad condiciones pacis
Liv. 22, 59, 7, [nos pères] si intraitables sur les conditions de la paix ; aspera Pholoe
Hor. O. 1, 33, 5,
l'intraitable (insensible) Pholoé ||
[en parl. des animaux] farouche, violent : (bos) interdum aspera cornuVirg. G. 3, 57, (la génisse) qui menace parfois de la corne ; (anguis) asper siti
Virg. G. 3, 434, (serpent) que la soif rend farouche (redoutable).
↣ formes syncopées : asproScrib. Comp. 180 ;
aspros
Stat. Th. 1, 622 ;
aspris
Virg. En. 2, 379.
cymbia aspera signis
vinum asperum
[en parl. de la voix] rauque :
[du style] âpre, rude [où l'arrangement des mots présente des sons heurtés, des hiatus] :
[en parl. des animaux] farouche, violent : (bos) interdum aspera cornu
↣ formes syncopées : aspro